Quand on pense à la crise climatique, l’avenir de nos systèmes alimentaires est l’une des premières choses qui viennent à l’esprit. C’est exactement ce qui motive l’équipe du (Macdonald Student-Run Ecological Gardens – MSEG), à l’œuvre au cœur de la ferme du campus Macdonald et de l’Arboretum Morgan à Sainte-Anne-de-Bellevue, à l’extrémité ouest de l’île de Montréal. Le groupe est petit, mais déterminé, et depuis plus de dix ans, il cultive des légumes tout en offrant des expériences éducatives.
Depuis sa création en 2009, le club de jardinage connaît une expansion rapide grâce au Fonds des projets durables. Il est progressivement devenu une ferme urbaine hautement productive et une entreprise étudiante affiliée à ²»Á¼Ñо¿Ëù qui fournit aux résidents de Montréal et de Sainte-Anne-de-Bellevue des légumes frais cultivés localement.
Les produits sont vendus pendant toute la période des récoltes dans des marchés fermiers hebdomadaires, ainsi que sous forme de paniers ASC. Selon le modèle d’agriculture soutenue par la communauté (ASC), les ménages achètent à l’avance une partie de la récolte à venir et reçoivent chaque semaine un panier de légumes de saison durant l’été et l’automne. Ainsi, le MSEG dispose des fonds nécessaires au début de chaque année.
Une agriculture soutenue par la communauté
« Cette année, nous avons 75 membres ASC. Nous essayons de cultiver la plus grande variété de légumes possible et de fournir des paniers diversifiés », explique Kayla Dowd, gestionnaire du MSEG et étudiante de quatrième année en génie des bioressources à ²»Á¼Ñо¿Ëù.
Malgré la taille restreinte de ses champs – environ 3,5 acres au total – le jardin écologique arrive à produire annuellement plus de 50 produits différents.
« Les gens nous disent souvent qu’ils deviennent membres ASC parce qu’ils veulent découvrir de nouveaux légumes, précise Kayla. C’est intéressant pour nous, parce que nous sommes de jeunes agriculteurs et que nous apprenons sans cesse. »
L’entreprise ne se distingue pas que par sa taille. Elle possède également une structure bien à elle : elle n’est dirigée que par six étudiants à la fois, tout au plus.
Chaque étudiant s’engage à travailler à la ferme pendant deux ans. La première année est en quelque sorte une période de formation, et la deuxième est consacrée à la gestion. Chaque année, trois gestionnaires embauchent trois nouveaux étudiants qu’ils formeront et avec qui ils travailleront. À la fin de la saison, les gestionnaires quittent le groupe, les apprentis sont promus, et ainsi de suite.
Responsabilité et formation
Dans ce cadre particulier, les participants peuvent assumer des responsabilités et recevoir une formation auxquelles les étudiants au premier cycle n’ont généralement pas accès.
« Pendant cette période d’apprentissage intense, il est possible d’acquérir des compétences considérables très rapidement », fait remarquer Ariel Lapointe Lamontagne, étudiante de deuxième année en environnement, et gestionnaire cette année.
« Une saison de croissance, c’est une période très courte pour acquérir autant d’expérience. Et que dire de la chance de transmettre ces connaissances aux nouveaux apprentis. C’est une expérience très formatrice. »
« Au MSEG, les jeunes agriculteurs bâtissent la confiance en soi. Et j’ai eu la chance de mettre en pratique les notions théoriques apprises en classe », ajoute Kayla.
Chaque année, le jardin écologique étudiant affecte les revenus générés par la vente de paniers ASC aux salaires et aux frais de production.
« Comme nous sommes à la fois un club mcgillois et une entreprise étudiante, il n’est pas simple d’obtenir du financement. Beaucoup de petites fermes obtiennent des subventions gouvernementales, mais comme nous faisons partie de ²»Á¼Ñо¿Ëù, nous n’avons pas accès à cette source de financement, explique Kayla. Le Fonds des projets durables est l’une des seules options qui nous ont été offertes, et les retombées sont énormes. »
Projet soutenu par le Fonds des projets durables
Le Fonds des projets durables est le plus important fonds du genre au Canada. Évalué à un million de dollars par année, il a pour mandat d’instaurer une culture de durabilité sur les campus de ²»Á¼Ñо¿Ëù par la création et le financement de démarrage de projets interdisciplinaires. Grâce au soutien fourni, le MSEG a notamment pu acheter des outils et créer des systèmes de compostage.
« Le jardin écologique existe depuis plus de 10 ans et est l’un des premiers projets soutenus par le Fonds des projets durables – peu de projets ont été mis sur pied il y a aussi longtemps », se réjouit Caroline Begg, chargée d’enseignement au Département des sciences végétales.
Au fil des ans, Caroline Begg a épaulé le MSEG en trouvant des ressources, ou en favorisant les collaborations avec d’autres personnes et organismes. Elle a aussi supervisé un grand nombre d’étudiants pour des stages liés à l’agriculture.
Agriculture à petite échelle et production alimentaire durable
« Grâce au MSEG, beaucoup de personnes, de stagiaires et de gestionnaires ont acquis suffisamment d’assurance pour démarrer leur propre ferme ou pour rester dans le domaine de l’environnement », révèle Caroline Begg.
Contre toute attente, le MSEG poursuit sa mission sur le campus et, depuis le début, contribue à alimenter les conversations au sujet de l’avenir de nos systèmes d’alimentation.
« Je pense que les systèmes d’alimentation durables s’appuieront sur l’agriculture à petite échelle, dit Ariel Lapointe Lamontagne. En incitant les gens à s’intéresser à la nourriture qu’ils consomment, et surtout à sa provenance, nous pouvons faire connaître les changements à apporter à notre système actuel. »
« Je crois que c’est le fondement du mouvement vers une alimentation durable. »
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