Évolution imprévue de certaines formes de cancer
Pour certains cancers du sein, la taille de la tumeur serait un prédicteur imprécis de l'envahissement des ganglions lymphatiques et de la progression de la maladie, selon des chercheurs de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé ²»Á¼Ñо¿Ëù (CUSM). Les conclusions de ces chercheurs indiquent que certains types de tumeurs du sein n'obéissent pas aux « règles du jeu » et pourraient être plus dangereux qu'on le croyait auparavant.
« Nous avons identifié un groupe de tumeurs du cancer du sein qui n'évoluent pas suivant les observations antérieures faites sur la population générale des femmes atteintes d'un cancer du sein », dit le Dr William Foulkes, généticien du CUSM et chercheur principal. « Dans ces tumeurs, on observe une corrélation très faible seulement entre la taille de la tumeur, l'invasion locale des cellules cancéreuses et la gravité potentielle de la maladie. »
Professeur agrégé au département de médecine, de génétique humaine et d'oncologie à l'Université ²»Á¼Ñо¿Ëù, le Dr Foulkes a étudié, avec des collègues, plus de 1 500 femmes ayant un cancer du sein. Les femmes atteintes d'un cancer du sein qui portaient également une mutation d'un gène particulier, BRCA1, présentaient des tumeurs inhabituelles. Ces tumeurs évoluaient de manière imprévue, dans la mesure où il n'y avait pas de corrélation claire entre la taille de la tumeur et le cancer associé des ganglions lymphatiques axillaires. Ce n'est pas le cas des cancers du sein dans la population en général, ni des cancers du sein reliés à un autre gène prédisposant au cancer du sein, le gène BRCA2.
Ces résultats surprennent, car les études antérieures ont indiqué que les cancers du sein reliés au BRCA1 ont généralement une évolution agressive. La voie d'extension privilégiée des cancers du sein reliés au BRCA1 pourrait donc être différente de celle des autres types de cancer du sein. Selon le Dr Foulkes, ces observations ont des répercussions importantes sur le dépistage précoce et le traitement des femmes porteuses de ce gène.