Instaurer une nouvelle culture de conduite professionnelle
Le message suivant a été envoyé aujourd'hui à tous les membres du personnel du CUSM par son directeur général, le docteur Hugh Scott.
L'incident survenu récemment à l'Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé ²»Á¼Ñо¿Ëù au cours duquel une infirmière a subi une blessure au tendon du poignet par suite d'une altercation avec un chirurgien est actuellement soumis au comité disciplinaire du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens du CUSM. Le comité doit faire enquête sur les faits et recommander des mesures au conseil d'administration. Le conseil d'administration a demandé au comité de faire rapport dans les plus brefs délais possible. Le processus devrait prendre quelques semaines.
Dans nos hôpitaux et dans l'ensemble de la collectivité, l'événement a centré l'attention sur la problématique plus générale de la conduite appropriée entre les professionnels de la santé.
Le réseau des hôpitaux du CUSM possède une longue tradition de leadership dans les soins de santé dont il est fier à juste titre. Il faut malheureusement reconnaître que, dans le domaine ici visé, il a manqué à ses obligations en tolérant une culture d'assentiment tacite. Les comportements abusifs entre collègues demeurent l'exception plutôt que la règle, mais le CUSM les a tolérés trop longtemps.
Que des comportements similaires s'observent également dans d'autres hôpitaux ne constitue pas une excuse recevable. Il n'est pas raisonnable non plus de justifier ces comportements par les pénuries de personnel infirmier, les délais d'attente en chirurgie ou tout autre problème inhérent au système de santé. Et l'on ne peut passer outre à ce type de comportement récurrent en l'imputant à de rares individus. Nous sommes tous responsables quand nous tolérons l'inacceptable.
L'élimination définitive de ce type de comportement est le meilleur et le seul moyen de faire avancer les choses. Nous devons viser à devenir un leader dans l'instauration d'une culture de collégialité fondée sur le respect, la compréhension et le soutien mutuels entre professionnels de la santé et autres membres du personnel. Nous avons la conviction que cette attitude améliorera les soins aux patients. Elle sera aussi un legs précieux tout en prêchant par l'exemple aux générations futures de médecins, d'infirmières et d'infirmiers et autres personnes qui se forment ou travaillent dans nos hôpitaux.
À cet égard, j'assumerai la présidence d'un comité de travail spécial composé de cadres supérieurs, chargé de mener à bien ce processus. Au terme d'une première réunion, nous avons convenu des mesures suivantes :
* Il sera créé un poste spécial de protecteur des droits du personnel (communément appelé ombudsman) pour fournir du conseil et du soutien aux membres du personnel victimes de discrimination ou de violence de la part de collègues.
* Une équipe de conseillers sera formée afin de travailler avec ce protecteur du personnel pour assurer le conseil, la médiation et la sensibilisation à la conduite professionnelle attendue dans le milieu de travail.
* Une ligne téléphonique spéciale sera aménagée pour permettre aux personnes de signaler tout incident violent et de recevoir une assistance immédiate.
* Les travaux du comité sur la non-violence, qui regroupe des représentants des divers groupes professionnels, y compris des syndicats, seront accélérés. D'ici à la fin d'octobre, ce comité présentera une politique générale qui définira les comportements de violence chez le personnel, les patients ou les visiteurs et qui établira des procédures plus claires, à l'échelle du CUSM, pour le signalement et le traitement de ces incidents.
* Des règlements plus rigoureux de conduite professionnelle seront soumis au conseil d'administration du CUSM en vue de leur approbation à la réunion de novembre. L'adhésion aux dispositions de ces règlements régira les conditions d'emploi et les privilèges médicaux.
Ces mesures sont prises dans une première étape. Nous devons aller au-delà de la tolérance zéro vers l'instauration d'une culture valorisant de manière positive une conduite professionnelle empreinte d'humanité et de bienveillance. Il s'agit d'un devoir entre nous et d'un devoir à l'égard de la collectivité que nous desservons.
Le directeur général du CUSM,
Hugh Scott