L'hospitalisation des enfants : salutaire physiquement, mais pas psychologiquement
Selon une r茅cente recherche, l'hospitalisation des enfants peut engendrer des probl猫mes psychologiques susceptibles de persister des mois apr猫s leur retour 脿 la maison. 麓聽Six mois apr猫s leur d茅part de l'h么pital, les plus jeunes enfants, les plus malades ou ceux qui ont subi plus d'interventions effractives ont beaucoup plus peur de la maladie, souffrent d'un plus grand sentiment d'impuissance face 脿 leur 茅tat de sant茅 et ont des r茅actions persistantes de stress post-traumatique 陋, affirme la chercheuse principale Janet E. Rennick, infirmi猫re, Ph.D., de l'H么pital de Montr茅al pour Enfants du Centre universitaire de sant茅 不良研究所 (CUSM) et de l'脡cole des sciences infirmi猫res de l'Universit茅 不良研究所.
L'茅quipe de Janet Rennick s'attendait 脿 rencontrer plus de traumatismes et plus de probl猫mes psychologiques persistants chez les enfants admis dans les unit茅s de soins intensifs p茅diatriques que chez les enfants admis dans d'autres unit茅s chirurgicales et m茅dicales. Selon la chercheuse, les enfants des unit茅s de soins intensifs p茅diatriques sont soumis 脿 des interventions plus effractives, et des recherches pr茅c茅dentes avaient d茅j脿 d茅montr茅 que ces jeunes patients avaient tendance 脿 manifester plus de craintes, d'anxi茅t茅, d'indiff茅rence et de tristesse que d'autres enfants hospitalis茅s.
脌 la grande surprise de Janet Rennick, les membres de son 茅quipe ont rapport茅 dans l'茅dition de juin du journal Developmental and Behavioral Pediatrics que leurs donn茅es ne co茂ncidaient pas avec ces hypoth猫ses. Au contraire, les r茅sultats de leur 茅tude indiquent que ce n'est pas sp茅cifiquement l'hospitalisation aux soins intensifs p茅diatriques qui affecte les r茅actions psychologiques des enfants, mais plut么t un certain nombre de facteurs entourant l'exp茅rience de l'enfant durant son s茅jour 脿 l'h么pital.
Pour r茅aliser leur 茅tude, Janet Rennick et ses coll猫gues ont suivi 60 enfants, 芒g茅s de 6 脿 17 ans, admis aux unit茅s de soins intensifs p茅diatriques de deux h么pitaux canadiens pour enfants, affili茅s 脿 une universit茅. L'茅quipe a enregistr茅 les d茅tails relatifs 脿 l'exp茅rience de chaque enfant 脿 l'h么pital, incluant la gravit茅 de sa maladie et le nombre d'interventions effractives lui ayant 茅t茅 administr茅es. Les chercheurs ont 茅valu茅 le bien-锚tre des enfants en utilisant une s茅rie de questionnaires, six semaines, puis six mois apr猫s leur cong茅 de l'h么pital.
芦 脡tonnamment, raconte Janet Rennick, nous n'avons pas constat茅 de diff茅rences importantes entre les enfants hospitalis茅s dans les unit茅s de soins intensifs p茅diatriques et ceux admis dans d'autres unit茅s, six semaines ou six mois apr猫s leur cong茅 de l'h么pital.禄Forts de cette d茅couverte, les chercheurs ont entrepris de traiter tous les participants uniquement comme des enfants hospitalis茅s. Ils ont par la suite cherch茅 脿 savoir quels 茅taient les enfants qui souffraient de probl猫mes psychologiques persistants apr猫s avoir quitt茅 l'h么pital et pour quelles raisons.
Les donn茅es indiquent que, six semaines apr猫s avoir quitt茅 l'h么pital, les plus jeunes enfants ainsi que ceux qui ont subi un nombre plus 茅lev茅 d'interventions effractives sont plus susceptibles d'avoir peur de leur maladie, de nourrir de sombres pens茅es et de manifester des comportements d'茅vitement. Quant aux enfants qui sont plus jeunes ou plus gravement malades durant leur s茅jour 脿 l'h么pital, ils ont tendance 脿 se sentir plus impuissants 脿 contr么ler leur 茅tat de sant茅.
Six mois apr猫s le cong茅 de l'h么pital de ces enfants, on constate une nette diminution du nombre de probl猫mes psychologiques persistants dus 脿 l'hospitalisation. Toutefois, les enfants plus jeunes sont encore plus susceptibles de se sentir impuissants 脿 contr么ler leur 茅tat de sant茅. Ils sont 茅galement plus port茅s 脿 avoir peur de la maladie, de m锚me que les enfants ayant subi un plus grand nombre d'interventions effractives.
Janet Rennick souligne que ces r茅sultats remettent en question la croyance populaire selon laquelle l'exp茅rience des patients aux soins intensifs p茅diatriques est unique. Au contraire, conclut-elle, 聯聽nos r茅sultats indiquent que la r茅action des enfants 脿 leur hospitalisation serait moins li茅e au lieu de s茅jour 脿 l'h么pital et plus associ茅e 脿 la perception qu'ils ont de leur exp茅rience.聽聰
芦 Par cons茅quent, ajoute-t-elle,聽les programmes hospitaliers visant 脿 fournir un soutien psychologique aux enfants sont particuli猫rement importants.聽禄
Le soutien financier allou茅 脿 cette recherche provient du Fonds de la recherche en sant茅 de Qu茅bec, de la Fondation canadienne des infirmi猫res et infirmiers, de l'Ordre des infirmi猫res et infirmiers du Qu茅bec et de la Corporation des infirmi猫res et infirmiers de Montr茅al.