Vos amis sont plus populaires que vous
Par KatherineÌýGombay, ²»Á¼Ñо¿Ëù Salle de Presse
​Une étude révèle la nature intrinsèquement hiérarchique des réseaux sociaux
Peu importe la haute opinion que vous avez de vous-même, les personnes que vous suivez sur Twitter ontÌý– et c’est un faitÌý– plus d’abonnés que vous. Et il en va de même de vos amis Facebook. Mais gardez le sourireÌý: selon NaghmehÌýMomeniÌýTaramsari, doctorante en génie électrique et informatique à l’UniversitéÌý²»Á¼Ñо¿Ëù, nous logeons tous à la même enseigne. Son étude, publiée plus tôt ce printemps dans la revue PLOS ONE, met en lumière la nature intrinsèquement hiérarchique des réseaux sociaux. En clair, nous avons tendance à suivre des gens aussi ou plus populaires que nous, mais rarement des utilisateurs moins populaires.
«ÌýLa plupart des gens se pensent supérieurs à leurs amis au chapitre de l’intelligence, de la mémoire, de la popularité et d’autres caractéristiques personnellesÌý», explique MmeÌýTaramsari. «ÌýMais selon une étude récente réalisée par une autre équipe de chercheurs, cette perception est contraire à la réalité, du moins à celle des réseaux sociaux. Parce qu’en réalité, nos amis ont effectivement plus d’amis que nous en moyenne. Et ce n’est pas toutÌý: nos amis sont aussi plus actifs que nous (ils publient davantage) et ont plus d’influence (leurs publications sont davantage visualisées et republiées). C’est ce qu’on appelle le paradoxe de l’amitié généralisée[JFM2]Ìý.Ìý»
Les chercheurs de ²»Á¼Ñо¿Ëù se sont donc demandé dans quelle mesure le paradoxe de l’amitié était présent sur Twitter et perceptible dans la structure de ce réseau social. Bref… qui suit qui?
Moins populaire, mais bien entouré
Tout cela vous mine le moral? Surtout, ne vous laissez pas abattre. Une équipe de chercheurs a eu recours à de nouvelles méthodes pour évaluer l’influence des utilisateurs et l’importance du paradoxe de l’amitié généralisée dans les réseaux sociaux. Sa conclusionÌý: la quasi-totalité des utilisateurs (soit plus ou moins 90Ìýpour 100 d’entre nous) vivent ce paradoxe, même les personnes relativement actives et influentes.
Pourquoi? Parce que, quel que soit notre degré d’activité et d’influence sur un réseau social, nous avons tous tendance à suivre des utilisateurs plus actifs et influents que nous, explique MichaelÌýRabbat, auteur principal de l’article et professeur au Département de génie électrique et informatique de ²»Á¼Ñо¿Ëù.
«ÌýUn réseau social, ce n’est pas simplement un groupe restreint de gens ultra populaires suivis par les masses à coup de dizaines de millions d’abonnés et qui, eux-mêmes, ne suivent que quelques personnesÌý», souligne le PrÌýRabbat. «ÌýTwitter est plutôt une structure hiérarchique dans la mesure où les utilisateurs ayant des millions d’abonnés suivent généralement des comptes millionnaires quant au nombre d’abonnés. Ceux qui ont des milliers d’abonnés suivent généralement des gens qui en ont des milliers ou des millions. Et quant aux utilisateurs qui ont peu d’abonnés, ils suivent des gens qui en ont peu aussi, ou encore qui en ont des milliers ou des millions. C’est comme ça que les liens s’établissent, semble-t-il.Ìý»
Bref, dans la vie virtuelle comme dans la vraie vie, la popularité est un aimant irrésistible.
Ìý
Cette étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du CanadaÌý(CRSNG).
L’article «ÌýQualities and Inequalities in Online Social Networks through the Lens of the Generalized Friendship ParadoxÌý», par NaghmehÌýMomeniÌýTaramsari et MichaelÌýRabbat, a été publié dans la revue PLOS ONEÌý: .
Ìý