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Une étude révèle que l’exposition des orques aux polluants dépend plus de leur alimentation que de leur emplacement

Three black-and-white killer whales swimming at the ocean surface with land in the background.
Image par Anaïs Remili / The Icelandic Orca Project .
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 24 October 2023

À la fois élégante et féroce, l’orque règne au sommet de la chaîne alimentaire océanique. Elle est toutefois exposée à la pollution environnementale. La plus vaste étude jamais réalisée sur l’orque de l’Atlantique Nord, publiée récemment dans la revue Environmental Science & Technology de l’American Chemical Society, révèle les niveaux de polluants, existants et émergents, détectés dans la graisse de 162 individus de l’espèce. Ces niveaux, et les risques pour la santé qui y sont associés, dépendaient grandement de l’alimentation des orques et non de leur emplacement géographique, un renseignement utile pour la détermination des mesures de conservation.

L’orque, mammifère noir et blanc également appelé é±è²¹³Ü±ô²¹°ù»å, est présente dans tous les océans. La circulation des navires peut nuire à la recherche de nourriture et à la communication de ce membre le plus imposant de la famille des dauphins, mais une autre menace causée par l’humain le guette : la présence dans son environnement de polluants organiques persistants (POP) existants et émergents. Ceux-ci, notamment les hydrocarbures chlorés et les produits ignifuges, peuvent s’accumuler dans ses réserves lipidiques en concentrations de plus en plus importantes, à mesure qu’ils montent dans la chaîne alimentaire, par un processus appelé bioamplification.

Des études réalisées précédemment ont montré que la concentration de POP dans la graisse des orques de certaines populations du Pacifique présentait une menace pour leur santé. Une réduction de l’immunité, des déséquilibres hormonaux et des problèmes de reproduction ont notamment été constatés. Il existe toutefois peu de données sur les orques de l’Atlantique Nord; c’est pourquoi Anaïs Remili, Melissa McKinney et leurs collègues souhaitaient évaluer la concentration de contaminants chez les individus de l’est du Canada jusqu’à la Norvège.

L’équipe de recherche a donc prélevé des échantillons de peau et de graisse sur plus d’une centaine d’orques en liberté dans l’Atlantique Nord, au large du Canada, du Groenland, de l’Islande et de la Norvège. L’analyse d’une moitié de chaque échantillon a révélé la présence de POP de cinq catégories, dont celle des biphényles polychlorés (BPC). L’autre moitié a servi à évaluer l’alimentation de l’animal. Plusieurs constatations importantes se dégagent des données recueillies:

  • Les concentrations de contaminants étaient considérablement plus élevées dans les échantillons prélevés sur des orques de la partie ouest de l’Atlantique Nord que dans ceux qui provenaient de la partie est. C’est l’inverse de ce qu’avaient révélé des analyses précédentes des niveaux de POP chez d’autres organismes marins de l’Arctique.
  • Ces concentrations pourraient dépendre de l’alimentation des individus et non de leur position géographique. En effet, les orques s’étant nourries de poisson présentaient les niveaux de POP les moins élevés, et celles qui s’étaient nourries de phoques, de baleines ou d’autres mammifères marins, les niveaux les plus élevés.
  • Les risques pour la santé associés à la présence de BPC étaient plus importants pour les orques s’étant principalement nourries de mammifères marins; le niveau de ce contaminant était suffisant pour accroître le risque d’échec de la reproduction chez la plupart des femelles analysées.
  • Les niveaux les plus élevés jamais enregistrés chez un mammifère marin d’alpha-hexabromocyclododécane, un POP, ont été constatés, même si ce produit ignifuge bromé a été interdit il y a dix ans.

Selon l’équipe de recherche, ces résultats confirment qu’il est nécessaire de bien éliminer les déchets afin d’empêcher les contaminants d’entrer dans les chaînes alimentaires océaniques et de nuire aux superprédateurs; elle souhaite maintenant que des mesures de protection des orques de l’Atlantique Nord et de leur écosystème soient mises en place.


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L'article "" par Anaïs Remili et al. a été publié dans la revue Environmental Science & Technology. 

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