Directrice adjointe
Mariana Romanello Jacob
mariana.romanellojacob [at] mcgill.ca (Mariana Romanello Jacob) est devenue directrice adjointe du Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé en février 2024. Avant d’occuper ce rôle, elle y a Å“uvré comme chercheuse-coordonnatrice de projets. Elle a complété ses études de droit au Brésil à la Faculté de Droit de la PontifÃcia Universidade Católica de Campinas. Au cours de ses études de premier cycle, elle a remporté deux prix en recherche juridique pour entreprendre des études en droit international privé ainsi que deux distinctions honorifiques pour ses résultats de recherche présentés lors de conférences de l'Association américaine de droit international privé (2014/2015). Elle a également été stagiaire judiciaire dans la Chambre du juge Carlos Ortiz Gomes à la Cour de justice de l'État de São Paulo (Brésil) au cours des années universitaires 2012-2014.
Après avoir complété son Barreau brésilien en 2015, Mariana a travaillé comme avocate associée au sein du cabinet d'avocats brésilien Carvalho, Machado e Timm Advogados de 2016 à 2019. Elle a fait partie de l'équipe consultative en droit civil, avec un accent sur le droit des contrats commerciaux (nationaux et internationaux). Dans le cadre de son expérience en tant qu'avocate, elle a eu l'opportunité d'assister temporairement des équipes juridiques internes au sein de sociétés multinationales, obtenant ainsi une vision unique de la pratique juridique à l'intérieur et à l'extérieur des grandes entreprises.
Parallèlement à sa pratique juridique, Mariana a continué à tracer son chemin dans la recherche juridique, devenant membre du groupe d'études et de recherche « Direito, Globalização e Cidadania » [Droit, mondialisation et citoyenneté] au Brésil, où elle a mené des études en droit international privé et public. Elle a d’ailleurs publié et co-écrit des articles et des chapitres de livres sur ces sujets, notamment en Amérique latine. Elle était présidente du comité diversité de ce groupe de recherche de 2020 à 2023. Mariana est également membre de l'Association américaine de droit international privé (ASADIP) et du Réseau de procédure civile internationale (Rede-PCI).
En 2023, Mariana a complété sa maîtrise en droit à la Faculté de Droit de l'Université ²»Á¼Ñо¿Ëù, concentrant son mémoire sur le principe de proximité dans l'aspect juridictionnel des litiges transfrontaliers, entreprenant une recherche comparative entre le Canada et le Brésil. Durant ses études à l'Université ²»Á¼Ñо¿Ëù, elle a travaillé comme assistante de recherche auprès de la professeure Geneviève Saumier (2021-2023), effectuant des recherches juridiques sur diverses facettes du droit international privé. Elle s'est également engagée dans différentes activités du corps étudiant, notamment en tant que vice-présidente finances de l’Association des étudiant(es) en droit des cycles supérieurs au cours de l'année universitaire 2020-2021 ainsi qu'en intégrant Comité de rédaction de la Collection de recherche de l’Association des étudiant(es) en droit des cycles supérieurs de ²»Á¼Ñо¿Ëù en 2022 en tant que pair examinatrice.
Mariana a un fort intérêt pour le droit comparé qui est au cœur du domaine du droit international privé, le domaine juridique dans lequel elle a étudié ces dernières années. Elle est particulièrement fascinée par le contexte bilingue et bijuridique du Québec et est honorée de faire partie de l'équipe de recherche du Centre Crépeau.
Chercheur.e.s
Valérine Pinel
valerine.pinel [at] mcgill.ca (Valérine Pinel) est chercheuse-coordonnatrice de projets au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé depuis le mois de février 2024. Formée en droit civil en France, Valérine détient une licence en droit privé et un Master 1 droit pénal et sciences criminelles de l’Université Toulouse 1 Capitole. Parallèlement à ses études universitaires et ses nombreux emplois étudiants, elle a été bénévole au sein de l’association étudiante Genepi pendant 4 ans. En tant que bénévole, Valérine a notamment organisé des ateliers au quartier femme de la Maison d’arrêt d’Amiens, animé une émission radiophonique sur le thème carcéral et participé à des évènements de sensibilisation de la société civile sur les problématiques carcérales.
Elle a découvert le bijuridisme au Québec en 2018 grâce à une double diplôme entre l’Université Laval et l’Université Toulouse 1 Capitole, lui permettant d’obtenir une Maîtrise en droit avec mémoire et un Master 2 en droit pénal et sciences criminelles. Son mémoire de recherche portait sur la détention provisoire et son impact sur les droits des justiciables.
Grâce à cette expérience au Québec, Valérine a développé un amour pour la recherche, ce qui l’a poussée à travailler comme auxiliaire de recherche à l’Université Laval, en droit criminel et en droit civil auprès de plusieurs professeures de la Faculté de droit. Valérine a coordonné la Chaire de rédaction juridique Louis-Philippe-Pigeon pendant un an, avant de rentrer en France pendant la pandémie. Durant cette parenthèse en France, Valérine a travaillé pour le ministère de la Justice en tant que conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation. Son rôle était de prendre en charge des mesures et demandes d’aménagement de peine de personnes placées sous main de justice, sous le mandat du Juge de l’application des peines. Elle a également travaillé comme Professeure des écoles pendant quelques mois avant son retour au Québec.
De 2022 à janvier 2024, Valérine a été la coordonnatrice de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés, à l’Université Laval. Ses travaux de recherche ont majoritairement porté sur les biais de genre et d’âge au moment de la détermination de la peine concernant les femmes aînées ainsi que sur les soins de fin de vie au Québec.
Léa Decaster
lea.decaster [at] mcgill.ca (Léa Decaster) est chercheuse au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé dans le cadre du projet d’élaboration d’un dictionnaire de droit des personnes.Elle est aussi doctorante en cotutelle à la Faculté de droit de l’Université Laval et à la Faculté de droit deÌýl’Université du Mans, sous la direction des professeures Christelle Landheer-Cieslak et Valérie Lasserre. Sa thèse s’intitule « L’identité de sexe et la personne en droit civil français et québécois ». Ses recherches portent donc sur l’identification des personnes par la mention du sexe à l’état civil et sur la protection des droits fondamentaux de la personne à travers cette mention du sexe.
À l’Université Laval, elle est membre du Comité d’Éthique de la Recherche. Elle a été mentore pour le Centre de soutien aux étudiant.e.s des cycles supérieurs en droit et auxiliaire d’enseignement et de recherche entre janvier 2021 et décembre 2023. À l’Université du Mans, elle est chargée d’enseignement en droit des contrats, droit de la famille, procédures civiles d’exécution et droit patrimonial de la famille.
Membre de l’Institut d’Éthique Appliquée de l’Université Laval et du laboratoire Thémis-UM, Léa s’intéresse au droit comparé, au droit civil, aux droits fondamentaux et plus précisément au droit des personnes physiques et de la famille. Elle a publié dans plusieurs ouvrages collectifs sur l’enseignement du droit en France et au Québec et sur la procédure de changement de la mention du sexe à l’état civil. Elle a aussi organisé et participé à plusieurs colloques et conférences scientifiques au Québec et en France.
Tiphaine DourgesÌý
tiphaine.dourges [at] mcgill.ca (Tiphaine) a rejoint l’équipe du Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé en tant que chercheuse au mois d’avril 2024. Après une Licence de droit à l’Université Bordeaux 4 Montesquieu en France, Tiphaine a poursuivi ses études à l’Université de Bordeaux. Elle y a obtenu un Master 1 puis un Master 2 de droit privé parcours recherche, spécialisé en droit pénal et sciences criminelles. Cette formation lui a permis de découvrir plusieurs droits pénaux étrangers lors d’une semaine de séminaires présentés par des professeur.e.s. venu.e.s. de différents pays d’Europe et du Canada.
Animée par l’envie de faire de la recherche en droit pénal comparé, Tiphaine a complété entre 2014 et 2022 un parcours doctoral en cotutelle sous la codirection des professeurs Olivier Décima à l’Université de Bordeaux et Simon Roy à l’Université de Sherbrooke. Sa thèse, intitulée « Répressions pénale et extra-pénales en droit comparé français et canadien. Contribution à la théorie générale de la répression », propose une définition juridique prospective du terme répression permettant de répondre à certains enjeux de qualification des sanctions punitives en droits français et canadien.
À l’issue de sa soutenance, le jury lui a décerné à l’unanimité la mention excellente. Elle a également reçu l’autorisation de publier en l’état, l’encouragement à postuler aux prix de thèse et la recommandation à la publication de ses travaux. Tiphaine est aussi récipiendaire du Prix du Fonds Chénier-Picard 2023 pour la meilleure thèse en droit de l’Université de Sherbrooke.
Parallèlement à sa recherche doctorale, Tiphaine a eu le plaisir d’enseigner diverses matières de droit civil (contrats et responsabilité), de droit pénal (général, spécial et comparé) et la méthodologie des exercices juridiques, notamment à l’Université de Bordeaux. Elle a également eu la chance de participer plusieurs années à la formation des juges à l’École de la magistrature (France), en tant que tutrice en droit des obligations.
Avant de rejoindre Montréal en 2024, Tiphaine a travaillé durant une année comme rédactrice à la direction des affaires civiles et du sceau du ministère de la Justice français. Elle était notamment chargée de collaborer à la rédaction de la réglementation des professions juridiques et judiciaires. Une expérience qu’elle a trouvée très enrichissante et complémentaire à sa formation universitaire.
Tiphaine s’intéresse particulièrement à la responsabilité civile et à la responsabilité pénale, notamment du point de vue des sanctions juridiques, et au droit comparé. Les problématiques soulevées par l’utilisation des outils d’intelligence artificielle dans le domaine de la justice font aussi partie de ses intérêts de recherche.
Kayley Laura Lata
kayley.lata [at] mcgill.ca (Kayley Laura Lata) est chercheuse au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé depuis mai 2024.
Kayley Laura s’intéresse au droit et aux sciences sociales, et à la signification qu’ils peuvent avoir l’un pour l’autre. Elle s’intéresse aussi à la place qu'occupe l'exception dans le droit, particulièrement en matière de politiques pharmaceutiques. Elle s’est intéressée, en outre, au raisonnement juridique et à la motivation des décisions administratives et judiciaires.
Kayley Laura a complété sa maîtrise en droit à l’Université ²»Á¼Ñо¿Ëù sous la supervision de Daniel Weinstock. Elle a rédigé son mémoire de maîtrise sur la notion de nécessité médicale qui sous-tend la couverture des soins de santé au Québec et au Canada. Son mémoire retrace la généalogie de la nécessité médicale en s’interrogeant sur les méthodes et l’épistémologie du droit.
Pendant ses études, elle a été fellow du Département d'équité, d'éthique et de politiques de l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université ²»Á¼Ñо¿Ëù.
Elle a également complété ses examens du Barreau du Québec.
Universitaires
- Éthel Groffier, universitaire émérite
- , membre visiteur
- Wendy Adams
- France Allard
- Kirsten Anker
- Mark Antaki
- Frédéric Bachand
- Jean-Guy Belley
- Andrea Bjorklund
- Valérie Boudreau
- Daniel Boyer
- Jean-Maurice Brisson
- Angela Campbell
- Madeleine Cantin Cumyn
- Lisa Carayon
- Nadia Chammas
- Helge Dedek
- Marie Deschamps
- Jaye Ellis
- Yaëll Emerich
- Omar Farahat
- Yann Favier
- Vincent Forray
- Fabien Gélinas
- Jane Matthews Glenn
- Robert Godin
- Richard Janda
- Pierre-Gabriel Jobin
- Rosalie Jukier
- Daniel Jutras
- Nicholas Kasirer
- Lara Khoury
- David Lametti
- Robert Leckey
- Michael McAuley
- Pierre-Emmanuel Moyse
- James Penner
- Tina Piper
- René Provost
- Giorgio Resta
- Anne Sanders
- Geneviève Saumier
- Lionel D. Smith
- Stephen Smith
- Bertrand Stoffel
- Andréa Suurland
- Maurice Tancelin
- Giulia Terlizzi
- Shauna Van Praagh
- Catherine Walsh
- Frédéric Zenati-Castaing
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Nazim Ait Ourdja
Ìý1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau ? 
Dès ma première session en droit à ²»Á¼Ñо¿Ëù, j’ai réalisé à quel point le sens attribué à un mot était important, à tel point qu’il peut déterminer l’issue d’un procès. De ce fait, contribuer à l’élaboration des définitions pour le Dictionnaire de droit privé représente une opportunité inestimable pour se familiariser avec les multiples sens juridiques que peut prendre un même terme et retracer son évolution à travers le temps et les différents contextes linguistiques. Par ailleurs, je crois fermement qu’un bon juriste est avant tout un bon chercheur, et quoi de mieux que le Centre pour aiguiser ses compétences en recherche?
2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ? Le bilinguisme permet d’aborder une même question juridique sous différents angles, dans la mesure où il met en relief ses multiples facettes, notamment en les contextualisant dans le droit civil québécois et la common law canadienne. De là jaillit une compréhension plus féconde et nuancée de l’enjeu en cause qui habilite le juriste à penser des solutions novatrices et intégrées. Plus largement, cette approche nous rappelle que dans la discipline du droit, il n’y a pas de réponse unique ou absolue, mais bien souvent un éventail de possibilités. Tout dépend de notre ingéniosité et de notre flexibilité.
3. Y a-t-il une juriste qui vous inspire, et pourquoi ?
J’admire Gisèle Halimi pour son militantisme anticolonial et son combat inlassable pour les droits des femmes.
Elora Deering
1. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ? 
Tôt dans mes études en droit, j’ai compris que le Québec et le Canada, tels que nous les connaissons aujourd’hui, sont bâtis sur une fondation multilingue (qui se voit officiellement bilingue). Pour comprendre le droit québécois, et le droit canadien, il faut au moins savoir que cette fondation bilingue existe ; plus encore, la comprendre. Et pour la comprendre, il ne suffit pas de simplement parler anglais et français sans accent. En effet, le bilinguisme est plus que le fait de pouvoir parler deux langues parfaitement ; le bilinguisme exige une compréhension détaillée des diverses cultures anglophones et francophones au Canada. Quand je trouve un cas de figure qui n’a aucun sens dans un système unitaire, mon premier réflexe est de voir si l’enjeu s’explique, si je le vois sous la lumière de l’autre langue, ou dans un autre système de droit (avec son histoire et sa culture). Avec cette façon bilingue de penser et d’agir, ma compréhension des systèmes de droit — comment et pourquoi ils fonctionnent — s’est particulièrement enrichie.
2. Qu'est-ce qui dans vos expériences ou réalisations passées a marqué votre choix de poursuivre vers le droit ?
Durant mes études en école secondaire, j’ai été marquée par un débat en classe. Je me suis rendu compte du pouvoir de nos paroles et de nos arguments sur les autres. C’est à ce moment-là que j’ai voulu étudier le droit pour mieux comprendre ce pouvoir et le gérer d’une bonne façon. Aussi, ce que l’on écrit — y compris la doctrine — a parfois un impact plus large que ce qui est dit à l’oral, et ce, car l’écrit perdure dans le temps. À travers mes recherches pour le Centre Crépeau, je vois personnellement des dialogues qui ont commencé il y a des centaines d’années, et je suis témoin des effets qui peuvent se produire par de simples changements de mots. Je suis chanceuse d’avoir l’occasion de travailler sur des projets qui prennent en compte l’impact des mots dans la doctrine en droit des personnes.
3. Comment décririez-vous la communauté du Centre Crépeau ?
Je suis contente de pouvoir travailler avec une équipe aussi charmante que celle du Centre Crépeau ! Tout le monde travaille fort, mais avec une gentillesse qui met les nouveaux à l’aise directement. Je suis entourée par les personnes qui sont, elles aussi, soucieuses des détails, pour qui aucune question n’est futile. La communauté se construit tranquillement pendant que l’on travaille ensemble dans les pièces remplies de caractère, ou en mangeant un dîner ensemble en plein air. Les uns aident les autres ; tout le monde partage ses connaissances librement. Nous avons une tendance à garder nos livres proches, mais peut-on attendre autre chose de ceux et celles qui sont les gardien.nes d’un dictionnaire de droit et de la doctrine ?
Nicholas Duguay
1. Y a-t-il une juriste qui vous inspire, et pourquoi ?
La vie et l’œuvre de F.R. Scott m’inspirent. Poète et juriste de renom, F.R. Scott a grandement contribué à la protection des libertés civiles au Québec et au Canada. Bien que principalement connu comme constitutionnaliste, F.R. Scott avait également une grande admiration pour le droit privé du Québec, affirmant que son régime de responsabilité extracontractuelle « sous-tend les droits de l'homme fondamentaux ». Ses idées sur l'interconnexion du droit public et du droit privé - et, plus généralement, sur l’enracinement du droit dans la langue - sont toujours présentes dans mon esprit.
2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ?
 D’un point de vue pratique, le bilinguisme fait partie intégrante de l'étude du droit au Québec car il permet une exploration complète des sources doctrinales et jurisprudentielles. Sur un plan plus conceptuel, la réflexion bilingue sur le droit m'a amené à réfléchir sur l’indétermination des concepts juridiques. Plus je remarque que les versions anglaise et française d’un concept juridique ne correspondent pas, plus je soupçonne que le terme juridique lui-même ne correspond pas à l’objet visé.
3. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau ? 
J’ai posé ma candidature comme assistant de recherche au Centre Crépeau pour me plonger dans l'épistémologie et la culture du droit civil. J’étais par ailleurs intrigué par le rôle de la lexicographie dans la production du savoir juridique. En tant qu’auteur de poèmes et amoureux de la langue, l’exercice méticuleux de la définition des termes juridiques m’attirait.
Charles Lefrançois
Ìý1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau ? 
Lorsque j’ai entendu parler du Centre Crépeau, j’ai tout de suite été intéressé par le travail qu’on y offrait aux étudiants. Participer au projet de Dictionnaire juridique en tant que chercheur est pour moi une grande opportunité d’apprentissage. Si le travail au Centre nous en apprend d’abord beaucoup sur les différentes sources du droit civil québécois et les méthodes utilisées pour les naviguer, le travail sur le Dictionnaire est aussi une façon pour moi de mieux comprendre comment le droit se réfléchit, notre recherche nous amenant à saisir l’essence des termes juridiques que nous définissons.
2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ?
Le bilinguisme est un outil remarquable dans notre étude du droit. Lorsque l’on approche une question ou un sujet de droit québécois, la possibilité de pouvoir consulter une source équivalente dans l’autre langue, telle que la version anglaise d’un article du Code civil par exemple, est un atout considérable. Cela nous permet souvent de découvrir des nuances ou des détails qu’y n’apparaissent que lorsque les deux versions similaires, mais jamais parfaitement identiques, sont superposées. L’utilisation de deux langues pour attaquer un seul sujet de droit enrichit ainsi les possibilités de compréhension. On ne saurait prétendre comprendre le droit québécois dans sa totalité sans le naviguer en français et en anglais.
3. Qu'est-ce qui dans vos expériences ou réalisations passées a marqué votre choix de poursuivre vers le droit ?
Mes études antérieures en Histoire m’ont poussé vers l’étude du droit. En étudiant l’histoire, j’ai rapidement compris que celle-ci se déploie bien souvent comme un outil dans la construction des valeurs et des coutumes d’une société, et non comme un simple sujet d’étude. Le droit, qui à première vue se présente comme objectif et détaché, répond en fait aux mêmes dynamiques. En étudiant le droit, on observe aussi les valeurs qu’une société cherche à promouvoir en son sein.
Thomas Lessard
1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau ? 
Dans ma première année de droit, j’ai pu goûter aux traditionnels ateliers et séminaires, aux multiples textes doctrinaux et articles juridiques, ainsi qu’à une tonne de discussion avec des professionnel.les de milieux variés. Et, chaque fois que je me trouvais intéressé par un travail ou un projet, le Centre se trouvait en périphérie. Je me souviens avoir lu des textes en droit de la famille de la Pre Christine Morin ou avoir assisté à une présentation du Pr Michaël Lessard, et avoir remarqué que tous.tes ces juristes qui m’intéressaient étaient soit directement, soit indirectement relié.es aux activités du Centre. Par conséquent, j’ai donc, moi aussi voulu prendre part à cet « épicentre » de la recherche en droit privé et comparé.
2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ?
« Imaginer un langage, c’est imaginer une forme de vie », disait Wittgenstein. Certain.es voient le bilinguisme comme un simple outil de traduction. Mais un mot représente bien plus que ses lettres et sa prononciation, c’est pourquoi les mots évoluent et les définitions changent. Entre le français et l’anglais, on se rend compte de l’influence que des « créations » humaines, comme les formes de droit ou les types de langues, ont sur leurs propres « créateu.rices ». Et c’est à travers cette lentille que le droit et ses enjeux doivent être considérés. Non pas comme un simple outil de justice, mais comme une de ces machines vivantes, dont les pièces ont été assemblées par essais et erreurs. Certes, certaines de ces pièces sont rouillées, certaines sont brisées, mais nous continuerons de les changer, de les améliorer, car, comme la langue, cette machine a autant besoin de nous que nous avons besoin d’elle.
3. Quelles sont les qualités ou défauts d'un.e bon.ne chercheur.se en droit ?
Selon moi, la première qualité d’un.e bon.ne chercheur.euse en droit est la connaissance de ses intérêts. De repérer ce qui pique notre curiosité, ce qui nous fera en demander davantage, permet de changer un simple sujet de recherche en une quête personnelle de savoir. Que ce soit à travers l’angle par lequel on traite de la question juridique, ou par le choix d’approche, un.e bon.ne chercheur.euse en droit trouvera un moyen de se passionner. Car, non seulement la démarche devient alors plus personnelle et enrichissante, mais le produit final en est de qualité redoublée. Cet attribut peut cependant se transformer en défaut quand l’intérêt mis dans une tâche nous fait oublier le temps qui passe et l’horaire habituellement chargé de la recherche juridique…
Charlotte RuffoÌý
1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheuse au Centre Crépeau ? Ìý
Quand on étudie le droit, on apprend un nouveau langage. Alors si j’ai toujours aimé les mots, l’écriture et la lecture, je dois avouer que cette année, plus que jamais, j’ai découvert leur pouvoir. C’est parce que je trouve essentiel ce qui se crée au Centre que j’ai voulu y travailler. Les dictionnaires juridiques sont des outils précieux qui permettent un dialogue entre le français et l’anglais au sein d’une même tradition juridique. À mon avis, ce projet aide à démanteler certaines barrières que la langue crée tant pour les étudiant∙es en droit que les juristes et les citoyen∙nes.ÌýÌý
2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ? Ìý
Les enjeux de traduction et de linguistique me touchent profondément en tant que francophone qui ne veut pas voir le français quitter la sphère ²»Á¼Ñо¿Ëùoise et qui souhaite encore moins voir des collègues anglophones freinés dans leur étude du droit civil québécois en raison d’un manque de sources en anglais. Le bilinguisme est en ce sens un véritable avantage à mes yeux. Il est très enrichissant de travailler au sein d’une équipe composée de personnes dont la langue maternelle est le français ou l’anglais. Les chercheurs et chercheuses du Centre s’entraident continuellement et cela suscite à mon avis de beaux échanges! J’apprends énormément de mes collègues.Ìý
Hiba Saji Eddine
1. À votre avis, qu'est-ce que la quintessence du droit privé québécois ?
J'estime que la quintessence du droit privé québécois réside dans sa riche interaction avec le bilinguisme et ses échanges avec les traditions de droit civil français et de common law anglaise. Il est façonné par cette cohabitation linguistique particulière qui influence profondément son contenu et sa forme. Je trouve que cette interaction entre langues et sources juridiques contribue à la maturité et à l'autonomie du droit privé québécois, le distinguant nettement de ses influences historiques tout en affirmant son identité propre.
2. Quelles sont les qualités ou défauts d'une bon.ne chercheur.se en droit ?Ìý
Un bon chercheur juridique a la curiosité d'un chat (et, espérons-le, plus de neuf vies), la précision d'une montre suisse et la créativité d'un artiste essayant de tracer une ligne droite. Son défaut ? Cette même curiosité peut prendre le dessus - il peut être tellement absorbé par une note de bas de page qu'il en oublie le texte principal… C’est là que se cachent les vrais joyaux !
3. Qu'est-ce qui fait la force du droit ? Sa faiblesse ?
Pour moi, la force du droit réside dans son aptitude à promouvoir la justice sociale. Cependant, sa faiblesse réside aussi dans son attachement parfois rigide à la tradition. Ce paradoxe est ce qui rend le droit à la fois fascinant et complexe. Au Centre Crépeau, nous nous efforçons d'intégrer ces progrès sociaux dans une discipline souvent perçue comme figée, à l'instar de la rédaction d'un dictionnaire, afin de mieux refléter les enjeux juridiques et sociétaux contemporains.
Ìý
Fatoumata Tounkara
1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheuse au Centre Crépeau ?ÌýÌý
J’étais fascinée par le projet du Dictionnaire, car je le voyais comme une opportunité immense d’élargir mes connaissances en droit privé et mes méthodes de recherche juridiques. Travailler avec des experts dévoués à promouvoir une compréhension approfondie du droit québécois m'enthousiasmait. De plus, je considérais ce projet comme une occasion importante d'influencer le domaine juridique et de le rendre plus accessible à un plus grand nombre de personnes.
2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ? 
Le bilinguisme me permet d'appréhender les subtilités et les nuances juridiques propres à chaque langue, ce qui influence directement mon interprétation des textes de loi et des concepts juridiques. De plus, le bilinguisme m'offre une perspective multiculturelle qui nourrit ma curiosité et facilite ma compréhension des interactions entre différents systèmes juridiques, tout en m'aidant à mieux saisir les enjeux globaux. En somme, le bilinguisme me permet d'aborder le droit avec une vision plus ouverte et inclusive.
3. Comment décririez-vous la communauté du Centre Crépeau ?ÌýÌýÌý
Je perçois la communauté du Centre Crépeau comme particulièrement solidaire. Chaque membre y fait preuve d'une écoute attentive et inspire naturellement les autres à atteindre l'excellence dans leurs recherches. Malgré la nature souvent individuelle de nos travaux de recherche, je ne ressens jamais d'isolement; je suis constamment consciente de la manière dont mon travail s'intègre avec celui de mes collègues. Je sais que je peux toujours compter sur eux pour m'aider à approfondir ma compréhension de la matière.
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