Le parcours d’Harrison au cours de ses études supérieures en neurosciences n’a rien de banal. Son expérience en tant que technicien en radiologie au Nigeria, lui a révélé l’urgence d’améliorer l’accès à la neuro-imagerie alors qu’il travaillait dans les soins cliniques. « Ma collaboration avec un excellent neurochirurgien m’a permis de constater l’incidence de la neuro-imagerie sur le travail clinique. Par conséquent, lorsque l’occasion d’étudier au Neuro s’est présentée, j’ai su qu’il fallait la saisir », explique-t-il.
Promouvoir la recherche en Afrique
En arrivant au Neuro pour poursuivre ses études, Harrison n’a pu que constater le fossé entre l’état de l’imagerie médicale au Canada et en Afrique où les lacunes étaient flagrantes : accès limité aux appareils d’IRM, instruments moins puissants et capacités réduites de diagnostic. C’est ce qui l’a décidé à passer à l’action. Il a compris que pour améliorer les soins neurologiques et la neuro-imagerie en Afrique, il fallait combler ces insuffisances en formant davantage de chercheurs et en favorisant les collaborations avec des établissements, comme le Neuro, partout dans le monde. Outre son travail de laboratoire, Harrison fait du bénévolat auprès de CAMERA MRI Africa, une organisation qui vise avant tout à accroître l’accessibilité à l’IRM en améliorant la disponibilité de l’IRM, ainsi que la formation et l’éducation du personnel.
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Au sein du laboratoire d’Udunna Anazodo, Harrison se concentre sur la conception d’un protocole d’IRM permettant de scanner le cerveau et le cœur, afin de mieux comprendre les liens entre les maladies vasculaires et les affections neurologiques.
« La rareté des données en provenance d’Afrique constitue un obstacle pour la recherche », explique Harrison, qui est conscient de la nécessité d’établir la confiance au sein des populations pour les inciter à participer aux initiatives de recherche. En surmontant les questions d’éthique et les particularités culturelles, il souhaite se joindre aux nombreux chercheurs qui s’attaquent à ces problèmes. À la fin de ses études, Harrison prévoit de retourner en Afrique, doté d’une nouvelle expertise et de la ferme volonté de transformer le contexte de la neurologie et l’enseignement des neurosciences. Il souhaite également favoriser la collaboration entre les chercheurs africains et ceux du monde entier, entre le Neuro et Lagos, puis ailleurs. « Dans un avenir proche, je me vois enseigner, pour transmettre ces connaissances à d’autres, en particulier dans des régions aux ressources limitées comme l’Afrique, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique latine. » Et il ajoute en riant : « Dès que j’ai l’occasion de prêcher les avantages de l’IRM, je ne la manque pas! ».