La pandémie de COVID-19 représente un défi sans précédent pour les hôpitaux du monde entier, et le Neuro n’est pas épargné. Les membres du personnel ont eu à s’adapter à un milieu en constante évolution tout en se protégeant, eux et leurs patients, d’une maladie grave.
Les mesures de prévention commencent à l’entrée : depuis mars, toutes les personnes qui franchissent les portes du Neuro subissent un dépistage des symptômes liés à la COVID-19. Des agents de sécurité et des employés interrogent tant les patients que le personnel venu travailler et offrent des conseils aux personnes symptomatiques.
Des consultations externes ont été reportées, et d’autres se donnent par téléphone. L’offre de renseignements et le report des rendez-vous passent d’abord par le secrétariat et le personnel administratif des cliniques. « Il nous a fallu apprendre à communiquer davantage », explique Viola Grasso, coordonnatrice des services administratifs, Mission en neurosciences.
Innovations dans l’unité de soins intensifs
Même si de nombreuses interventions chirurgicales non urgentes ont été reportées, le Neuro continue de traiter les victimes d’AVC, et des opérations d’urgence y sont toujours pratiquées. L’unité de soins intensifs a dû s’adapter pour offrir aux patients des soins adéquats tout en réduisant au maximum les risques de transmission.
D’après Siva Moonsamy, infirmier gestionnaire de l’unité, le premier défi était d’évaluer l’information nouvelle sur le virus au fil de sa publication pour déterminer les mesures de prévention à adopter. Le personnel de gestion s’est alors affairé à adapter les procédures à la nouvelle réalité.
Il a notamment fallu aménager des chambres à pression négative pour isoler les patients potentiellement atteints de la COVID-19. Le personnel sait maintenant quoi faire pour agir rapidement en cas de dépistage positif ou d’apparition des symptômes chez un patient.
Certaines procédures complexes nécessitent la présence de nombreux professionnels de la santé, mais les chambres à pression négative limitent le nombre de personnes pouvant être présentes au chevet des patients. Pour remédier au problème, le personnel médical communique à l’aide d’équipement audiovisuel.
L’unité a également dû changer sa façon de remplir ses chariots d’urgence en réduisant la quantité de fournitures médicales transportées : en effet, l’entrée dans une chambre les expose potentiellement au virus.
L’équipe a donc monté des chariots adaptés à des situations particulières, comme les codes bleus et les intubations. Chacun contient le strict minimum et reste à l’extérieur de la chambre pendant les interventions, pour réduire le risque de contamination des fournitures médicales.
Siva Moonsamy affirme qu’au début, la crainte d’attraper le virus posait problème; mais avec le temps, les employés ont su surmonter leurs craintes pour accomplir leur travail. Ils ont également reçu de l’aide : une infirmière à temps partiel a proposé de bonifier ses heures de travail, une autre est sortie de la retraite et une troisième, membre de Médecins Sans Frontières, s’est jointe à l’équipe.
« C’est la beauté du Neuro, se réjouit M. Moonsamy. Cette institution suscite un véritable sentiment d’appartenance. »
Neuroradiologie
Le département de neuroradiologie contribue au diagnostic et au traitement d’anomalies du système nerveux central, du système nerveux périphérique, de la colonne vertébrale, de la tête et du cou à l’aide de la neuroimagerie.
Le premier défi pour le département a été de respecter les protocoles établis dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Le nettoyage des stations de contrôle des appareils d’imagerie médicale et des espaces de travail est devenu crucial, tout comme la gestion des stocks d’équipement de protection individuelle (EPI) permettant d’assurer une protection adéquate.
Le personnel a aussi dû adapter les protocoles d’isolement des patients lors d’examens, par exemple en portant un EPI pour les interventions pouvant générer des particules contaminées en suspension dans l’air et pour les examens qui comportent un risque de contact avec des gouttelettes.
Les équipes ont également eu à établir des protocoles distincts pour les interventions qui génèrent des particules potentiellement contaminées en suspension dans l’air et celles qui n’en génèrent pas. Par exemple, normalement, après une tomodensitométrie effectuée pour détecter un AVC, les patients sont directement emmenés à la salle d’angiographie. À l’heure actuelle, les technologues ainsi que l’équipe responsable des AVC ont établi un nouveau parcours pour les patients afin que l’intubation se fasse dans une salle à pression négative pour prévenir la propagation de pathogènes. La collaboration de différentes équipes, notamment les technologues et l’équipe d’anesthésie, a rendu possible la création d’un espace de travail à pression négative pouvant être utilisé pour l’intubation.
Dans la salle d’angiographie, l’équipe a installé de l’équipement spécialisé ainsi que des rideaux de plastique afin de réduire autant que possible l’exposition potentielle du personnel.
« Toute l’équipe d’imagerie médicale relève chaque jour les défis extrêmes que lui imposent la pandémie, rapporte Julie Dumaine, chef de service, imagerie médicale au Neuro. C’est incroyable de voir la cohésion et la solidarité dans l’équipe. Les forces et les talents de chacun sont révélés. »
Elle donne l’exemple d’un membre du personnel infirmier en neuro-angiographie, qui a contribué à la production d’une vidéo montrant les étapes suivies lorsqu’un patient présentant un AVC et dont l’état d’infection au SRAS-CoV-2 est inconnu doit subir une tomodensitométrie et une angiographie. Les équipes d’imagerie médicale, d’inhalothérapie, d’anesthésie et de neuroradiologie ont collaboré pour trouver la meilleure séquence d’actions pour réduire au minimum l’exposition et assurer l’adoption des meilleures pratiques.
« Cet exercice de collaboration a été très formateur pour toute l’équipe, tant sur le plan professionnel que personnel. »