Pour Gary Armstrong, Ph. D.,Ìýprofesseur adjoint au Département de neurologie et neurochirurgie, les poissons-zèbres sont très précieux puisqu’il a recours à ces minuscules créatures aquatiques dans le cadre de ses travaux de recherche visant à découvrir de nouveaux traitements pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA), maladie neurodégénérative mortelle pour laquelle il n’existe ni remède ni traitement efficace.
« Les chercheurs utilisent ce petit poisson depuis longtemps, car ils peuvent manipuler son génome avec une grande précision », souligne le Pr Armstrong, qui s’est joint au Neuro en 2017. « Le poisson-zèbre est un modèle génétique fantastique pour l’étude des médicaments. Je peux provoquer, chez ce poisson, des mutations génétiques identiques à celles qui sont à l’origine de la SLA. De plus, grâce au nouveau matériel dont je dispose, je peux mettre à l’essai des médicaments sur des centaines de poissons à la fois, ce qui constitue une merveilleuse plateforme de criblage de médicaments. »
Le Pr Armstrong se consacre à la recherche biomédicale translationnelle, dont les activités visent à peaufiner rapidement et à faible coût les découvertes réalisées en laboratoire avant qu’elles ne soient soumises à de longs et coûteux essais cliniques. L’un des principaux avantages des poissons-zèbres est leur petite taille. Les chercheurs peuvent élever des dizaines de ces poissons chaque semaine et réaliser leurs essais sur des milliers de juvéniles à peu de frais. Il leur suffit d’ajouter les composés médicamenteux à l’eau dans laquelle vivent les poissons.
Acquis grâce à la générosité d’un donateur privé, le système de capture des mouvements des poissons-zèbres appelé DanioVision et conçu par Noldus tient sur un bureau. Il peut exercer le suivi des mouvements d’une multitude de poissons, ce qui permet au chercheur de déceler des signes de SLA chez ces sujets. Les composés médicamenteux peuvent ensuite être mis à l’essai sur ces poissons afin de déterminer s’ils permettent de maîtriser leurs symptômes. Le chercheur n’a donc plus à mettre à l’essai les médicaments à la main un à un, puisque l’appareil peut tester des milliers de composés rapidement et sans biais.
« Je dispose de différents modèles de SLA, car nous avons découvert jusqu’à maintenant environ 35 gènes qui interviennent dans cette maladie en provoquant diverses anomalies cellulaires. Même si les symptômes de la SLA sont semblables chez tous les patients, les anomalies cellulaires sont parfois très différentes d’un patient à l’autre. C’est pourquoi les cibles des médicaments que nous mettons à l’essai diffèrent selon le modèle de la maladie. »
« La SLA demeure une maladie dévastatrice et inéluctablement progressive. Mais nous avons réalisé d’importantes percées qui ont ouvert la voie à des approches innovantes pour l’étude des anomalies cellulaires observées dans cette maladie. Ces percées sont véritablement porteuses d’espoir. »